• 4. Dépendance du sport et bigorexie.

    QUAND LE SPORT DEVIENT UNE DROGUE

    On pourrait l'expliquer de manière chimique : le sport entraîne la libération d'endorphines, source d'un bien-être physique. Elles ont une grande similitude biochimique avec des produits telle que la morphine, et déclenchent le désir de rechercher sans cesse cette sensation agréable, jusqu'à une tendance compulsive, phénomène appelé Bigorexie.

    • TOUS LES SPORTIFS SONT CONCERNÉS

    Mais cela ne peut suffire pour tout expliquer. En effet, toutes les personnes pratiquant un sport de manière intensive sont soumises à l'action de ces endorphines, sans pour autant en arriver à l'addiction. Il est d'ailleurs notable que si la bigorexie existe chez les sportifs de haut niveau, elle n'est absolument pas le fait de tous les sportifs professionnels. Et elle se retrouve aussi chez des sportifs amateurs.

    • UNE ORIGINE PSYCHOLOGIQUE

    Une autre origine de cette bigorexie est psychologique. Ce versant de cette conduite adductive ne contredit nullement l'origine biochimique, mais la complète. Les personnes qui pratiquent le sport de manière addictive, pourraient agir ainsi pour augmenter leur estime d'elles-mêmes. Elles prennent conscience de leurs capacités physiques, de leur endurance… D'autre part, les sportifs atteints peuvent aussi en arriver à cette addiction parce qu'ils comblent un vide affectif par la pratique sportive. Et puis, le versant de l'esthétique corporelle prend une place importante. Certains sportifs compulsifs ont une piètre vision esthétique d'eux-mêmes et chercheraient à modifier leur apparence corporelle, angoissés par le jugement négatif qu'ils portent sur leur corps, ou par celui qu'ils imaginent porté sur eux par leur entourage.

    • TÉMOIGNAGE ANONYME D'UNE PERSONNE SURENTRAINÉE :

    " Le sport est une drogue...
    Je suis moi-même totalement drogué après 6 années de pratique intense... 
    Je n'arrive plus à m'arrêter et chaque année qui passe je pratique plus...
    Je devrais peut-être aller voir un psy...
    Je ne fume pas je ne bois pas alors que tout le monde autour de moi le fait et ne pratique pas de sport... Je dois donc être malade...
    Pourtant à la télé ils ne disent rien sur ma maladie ni sur les symptômes qu'elle comporte...
    Que dois-je faire...
    Où est le monde réel... "

    • TÉMOIGNAGE DE SCOTT DUNLAP, UN JOGGEUR AMÉRICAIN :

    " C’est un état de détente mentale, associé à une certaine atténuation de la douleur, qui survient après 60 à 90 minutes d’entraînement intensif, explique-t-il. Je me sens euphorique, plein d’un optimisme démesuré, qui peut durer plusieurs heures après la séance. Ce n’est pas vraiment comparable à l’ivresse… sauf que j’ai du mal à me rappeler quand je dois manger, boire ou prendre le prochain tournant ! Je me suis rendu compte qu’à ce stade, ma course prend un rythme très régulier… Mes pas, le murmure du vent, et même les arbres et les collines, tout devient naturel et fluide… L’idéal pour la méditation ! En un rien de temps, j’en suis arrivé à courir quotidiennement 12 à 15 kilomètres, rien que pour planer à nouveau. "

    • LA BIGOREXIE EST-ELLE GRAVE ?

    Diane Bamber, de l’Université de Birmingham, en a fait la preuve. Elle a proposé à une cinquantaine de femmes que rien au monde n’aurait pu convaincre de manquer leur entraînement, de tout arrêter pendant un mois, afin qu’elle puisse enregistrer leurs réactions. Résultat : toutes ont présenté des symptômes de manque incontestables – maux de tête, insomnies, agressivité, troubles de la concentration, dysfonctionnements divers. Certains témoignages sont carrément alarmants. 


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